Cette situation ne l’empêche toutefois
pas de passer deux fois à son lieu de travail, pour recevoir sur
rendez-vous quelques clientes. « Quand c’est possible, je reçois deux ou
trois clientes en semaine. Je fais tout pour respecter les
mesures-barrières », précise-t-elle. Pour éviter toute contamination,
Justine Kouassi assure qu’elle prend toutes les dispositions, notamment
le port du cache-nez, le lavage régulier des mains au savon et le port
du gant si le client l’exige.
La fermeture de tous les magasins
est une décision salutaire, reconnaît cette professionnelle du business
de la beauté, quand bien même la mesure plombe ses activités. Elle
espère leur levée prochaine pour reprendre ses activités.
Au
carrefour Rose-Marie Guiraud de la Riviera, Suzanne Yao a décidé de
rouvrir son salon de coiffure. « Nous avons rouvert tout en prenant les
précautions nécessaires, notamment le port du masque, le lavage des
mains. Nous limitons surtout le nombre de clients pour respecter la
distanciation physique ». La reprise reste timide, avoue Suzanne, car
les clients qui ont certainement encore la peur du coronavirus au
ventre, préfèrent rester chez eux.
Des prestations à domicile
Malgré
‘’la mise en quarantaine’’ de leurs activités, la plupart des
professionnels des soins de beauté ne chôment pas. Virginie Maruy,
coiffeuse totalisant plus de 15 années d’expérience, fait partie de ces
téméraires qui refusent de jeter l’éponge. Elle propose des prestations à
domicile. « J’ai dû appeler une à une mes clientes, pour les informer
que je fais des prestations à domicile. Certaines ont été réceptives à
mon appel, d’autres par contre ont opté pour des perruques en attendant
que la situation revienne à la normale. D'autres encore restent
prudentes à cause de la pandémie ».
Malgré tout, cette actrice du
secteur affirme s’en tirer quotidiennement avec deux ou trois clientes.
Ce n’est pas grand-chose certes, mais c’est mieux que rien, se
console-t-elle. Comme elle, Dorine Kassi a choisi la même stratégie, à
défaut du mieux. « La plupart de mes clientes se contentent des cheveux
courts ou des perruques. Celles qui acceptent les prestations à domicile
se comptent sur les doigts de la main. ».
Madeleine Yao s’est,
quant à elle, reconvertie en confectionneuse de perruques qu’elle
propose entre 10.000F et 30.00F. Sur les réseaux sociaux, son affaire
rencontre un succès inespéré. « Les perruques sont demandées par
plusieurs clientes ; je peux en vendre 10 par jour à domicile ou au
travail. »
Les produits de beauté ne sont plus priorisés
Dans
cette grisaille, le secteur des produits de beauté (rouge à lèvre, fond
de teint, et autres) est plus touché. Le nécessaire avant l’agréable,
les produits cosmétiques ne sont plus une priorité pour les clientes,
dans ce contexte de Covid-19. Francine Dedi, coiffeuse et vendeuse de
produits de beauté à la Djibi (Cocody Angré) trouve une explication à ce
désintérêt pour les produits de beauté.
Un maquillage est fait
pour être vu et apprécié, or le port du masque rendu obligatoire, le
dissimule. Elle affirme avoir reçu une commande de rouges à lèvres mate
de la France qu’elle peine à écouler. Dr Tanoe Angoua Emma, propriétaire
d’une pharmacie au Plateau, dispose d’un important rayon de produits de
beauté qui n’est plus visité comme avant « L’achat des maquillages, et
de fond de teint a baissé. Les femmes utilisent de moins en moins ces
produits. Elles affirment qu’avec le confinement, leur peau est devenue
plus belle. Ce sont les crèmes de beauté et le lait de corps qu’elles
achètent le plus. »
fratmat.info
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